Alimenter la transition vers le « zéro émission nette »


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D’ici novembre 2021, lorsque la 26e Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26) se tiendra à Glasgow, les gouvernements du monde entier devront se doter de plans pour réduire radicalement leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Plus de 125 pays, dont les géants mondiaux, se sont fixé des objectifs de zéro émission nette. Environ 25 % des entreprises du classement Fortune 500 se sont également engagées, dont des leaders mondiaux comme Amazon, Apple, Microsoft, Shell et BP. Cinq cents entreprises ont fixé des objectifs fondés sur des données scientifiques conformes à l’initiative « Science Based Targets » (SBTi), et 500 autres sont en train de le faire1. En outre, plus de 1 200 grandes entreprises soutiennent le Task Force for Climate-related Financial Disclosures (TCFD)2, et un certain nombre de gouvernements dans le monde entier, dont le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE), s’efforcent de rendre obligatoire la publication d’informations de qualité dans le cadre de la TCFD. 

La pression exercée sur les gouvernements et les entreprises s’accroît, ce qui oblige à agir. Au-delà de la communication d’informations prospectives, les investisseurs exigent que les grandes entreprises présentent des plans crédibles sur la manière dont elles vont gérer – et atténuer – leurs émissions à l’avenir. Et les investisseurs eux-mêmes seront de plus en plus souvent jugés sur la façon dont ils sont positionnés pour la transition vers le « zéro émission nette ».

Deux transitions mondiales sont nécessaires pour atteindre le « zéro émission nette » : une transition vers les énergies propres et une transformation des entreprises dans l’ensemble de l’économie. Il faut pour cela passer rapidement des combustibles fossiles, qui produisent du dioxyde de carbone (CO2) et d’autres gaz à effet de serre (comme le méthane), à des sources d’énergie non émettrices, comme l’énergie solaire, éolienne et hydroélectrique. Ces transitions nécessitent également une décarbonisation des processus de production existants, l’électrification des industries et la commercialisation de technologies de capture du carbone. 

Le secteur de l'énergie est responsable de 73 % des émissions mondiales. 

Des investissements de plus de 100 000 milliards de dollars sont nécessaires pour décarboniser les systèmes énergétiques et l'économie.

Tout cela crée un énorme intérêt commercial. On estime que plus de 100 000 milliards de dollars devront être investis jusqu’en 2050 pour favoriser la décarbonisation des systèmes énergétiques et de notre économie, soit environ 3 500 milliards USD par an3. Les entreprises qui sont sur la voie du « zéro émission nette » en profiteront, car des réglementations climatiques plus strictes entrent en vigueur, et les investisseurs et les prêteurs favorisent ceux qui sont du bon côté de l’histoire du climat. En conséquence, les entreprises qui se trouvent du mauvais côté de cette transition verront leurs sources traditionnelles de capitaux devenir plus chères et, en fin de compte, leurs activités et leurs actifs seront bloqués – à moins qu’elles n’agissent.

Les entreprises commencent à reconnaître que la compétitivité en matière de carbone sera impérative pour la réussite future de leurs activités. Dans le secteur de l’énergie, par exemple, le coût plus élevé du capital pour l'exploitation pétrolière extracôtière en eaux profondes, comparé à celui des énergies renouvelables, implique un prix du carbone de 80 USD par tonne (voir la figure 1). En d’autres termes, même s’il n’y a pas aujourd’hui de prix du carbone à 80 USD la tonne sur un marché public – ou par un mandat gouvernemental, – c’est le prix que les marchés financiers ont déjà fixé. Il s'agit là d'un prélude à une valorisation plus vaste qui se déploiera sur le marché et dans tous les secteurs – et non pas seulement dans celui de l’énergie. La concurrence sur le marché faible en carbone est un nouveau facteur déterminant de la valeur. 

Figure 1 : Coût plus élevé du capital pour les projets liés aux hydrocarbures

Prix du carbone impliqué par la prime au TRI pour les projets pétroliers en mer par rapport aux énergies renouvelables ($US/t de CO<sub>2</sub>)

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Source : Service de recherche de placement international de Goldman Sachs.  TRI – Taux de rendement interne

Les participants au marché ont commencé par se concentrer sur les émissions actuelles de type 1, qui sont des émissions directes provenant de sources possédées ou contrôlées, et sur les émissions actuelles de type 2, qui sont indirectes et qui tiennent également compte des émissions provenant de la production d’énergie achetée. Ils se concentrent de plus en plus sur la perspective prometteuse des émissions de type 1 et 2 et, dans un certain nombre de secteurs, ils passeront à l’ajout des émissions matérielles de type 3.

Pour certains participants, c’est la prise en compte des émissions de type 3 qui conduira à un changement radical dans la façon dont les entreprises envisageront la transition. En effet, les émissions de type 3 sont toutes des émissions indirectes non incluses dans le type 2 et produites tout au long de la chaîne de valeur de l’entreprise concernée, y compris les émissions en amont (des fournisseurs) et en aval (des clients qui utilisent leurs produits ou services)4. L’effet net de ce changement est la création d'une occasion beaucoup plus grande d'établir des exigences de décarbonisation. En effet, il permet de se concentrer davantage sur l'approvisionnement en énergie et encourage l’intégration en amont des sources d’énergie propre. Il s’appuie également sur des secteurs comme celui des technologies, où les entreprises chercheront à décarboniser leur chaîne d’approvisionnement, ce qui augmentera considérablement le nombre d’entreprises et de sociétés pour lesquelles les objectifs de décarbonisation deviendront une priorité immédiate. Cette occasion permettrait d'inclure des actifs comme les centres de données, les processus de fabrication d’équipement d'intrants, et plus encore.

Le passage au « zéro émission nette » est possible. Selon Goldman Sachs, près de 60 % des émissions de GES peuvent être économiquement éliminées à un prix de 100 USD la tonne de carbone, principalement grâce aux technologies de décarbonisation comme les énergies renouvelables, l’hydrogène propre et la séquestration du carbone (voir la figure 2). Toutefois, la vitesse à laquelle la transition se réalisera est un problème, et encore plus essentielle est la vitesse à laquelle des solutions économiquement viables apparaîtront pour les 40 % d’émissions restantes. Les coûts liés à la décarbonisation et aux technologies connexes doivent continuer à diminuer. Des capitaux seront nécessaires simplement pour améliorer la technologie, mais il faudra des capitaux supplémentaires pour remplacer l’ancienne technologie par la nouvelle. Cela demande du temps, et plus la technologie évolue lentement, plus elle produit du carbone supplémentaire et plus la nécessité de poursuivre la décarbonisation à l’avenir sera grande. 

Figure 2 : Décarbonisation des émissions mondiales dans l'ensemble des secteurs

Courbes des coûts de l'atténuation du carbone de conservation pour 2020 ($US/t éq. de CO<sub>2</sub>)

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Courbe totale des coûts de conservation et de séquestration basée sur les technologies actuelles et les coûts connexes

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Source : Service de recherche de placement international de Goldman Sachs.  CUSC – Captage, utilisation et stockage du carbone. EDASC — Extraction directe dans l'air avec stockage du carbone Gt — Milliard(s) de tonnes.

L’accent actuellement mis par les gouvernements sur les budgets « verts » montre l’évolution du paysage. Par exemple, grâce à un plan en 10 points annoncé en novembre 2020, le Royaume-Uni s’est engagé à devenir l’« Arabie saoudite » de l’éolien, en augmentant son objectif d’éoliennes extracôtières d’une capacité de 30 gigawatts (GW) à 40 GW d’ici 2030. Le Royaume-Uni mettra fin à la vente de nouvelles voitures et fourgonnettes à essence et diesel d’ici 2030, le positionnant ainsi à l’avant-garde de la révolution des véhicules électriques. De plus, le financement du plan cible 5 GW de capacité de production d’hydrogène faible en carbone d’ici 2030. Il comprend également un nouvel investissement pour la capture et le stockage du carbone, l’énergie nucléaire, et une efficacité énergétique accrue pour les maisons et les bâtiments publics.

Le fonds européen de lutte contre la pandémie, doté de 750 milliards d’euros, qui a été approuvé en décembre dernier et qui fait partie d’un budget plus important de 1 800 milliards d’euros pour l’ensemble de l’UE, montre que davantage de dépenses seront consacrées aux initiatives climatiques. Il vise à affecter 30 % des dépenses liées au climat dans le budget de l’UE pour la période de 2021 à 2027. Ces dépenses accéléreront probablement le développement de l’hydrogène propre, entre autres initiatives écologiques. Et pour aider à payer ces dépenses, le système d’échange de quotas d’émission de l’UE (SEQE-UE), un système de plafonnement et d’échange destiné aux industries polluantes pour l’achat de crédits carbone, augmente les revenus.

Les engagements gouvernementaux servent également à harmoniser le financement climatique en fixant les attentes gouvernementales pour le secteur financier. Le plan britannique « mobilisera 12 milliards de livres sterling provenant de placements gouvernementaux, et potentiellement trois fois plus auprès du secteur privé »5.Afin que la transition soit la plus efficace possible, la rapidité et la portée des mesures seront des facteurs de différenciation.

L'évolution de la réglementation, conjuguée à la tarification du carbone, signifie que les entreprises qui agissent seront plus concurrentielles. En décembre dernier, le gouvernement canadien a présenté un projet de loi qui augmentera la taxe sur le carbone au Canada de 15 CAD par tonne chaque année, passant de 50 CAD par tonne en 2022 à 170 CAD par tonne en 2030.

Dans un récent document du G30, la secrétaire au Trésor américain, Janet Yellen, a souligné l'essentiel de la question : une politique publique crédible et tournée vers l'avenir entraîne des ajustements sur le marché au sens large6.Alors que les gouvernements prennent des mesures proactives et deviennent plus sérieux quant à la nécessité de réduire les émissions, des entreprises visionnaires anticiperont ces mouvements et réagiront en conséquence (voir figure 3). Il faudra cependant élever cet enjeu au niveau des priorités et y consacrer des investissements majeurs. Du point de vue de l'investisseur, c'est l'occasion de prendre une longueur d'avance en prévision de ce changement et de contribuer à faciliter la transition.

Figure 3 : Rôle des secteurs public et privé dans la transition vers une économie « zéro émission nette »

Des politiques publiques crédibles, des plans de transition et la divulgation des risques et des possibilités liés au climat jettent les bases de la transition vers une économie zéro émission nette :

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Le système financier doit s'en inspirer pour réorienter les capitaux vers des technologies et des entreprises plus durables, ce qui comprend :

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Source : Comité directeur et groupe de travail sur les changements climatiques et les finances du G30 , <em>Mainstreaming the Transition to a Net-Zero Economy</em>, octobre 2020.

Les entreprises devront établir des partenariats avec des investisseurs qui disposent non seulement de la puissance financière, mais aussi de l'expertise nécessaire pour aider les entreprises à réaliser leur transition vers des énergies plus propres (voir figure 4). Cette expertise reposera notamment sur une expérience dans la gestion des risques liés à l'infrastructure, à la construction et au développement qui surviennent dans le cadre du déploiement de nouvelles technologies pour décarboniser les pratiques industrielles sous-jacentes d'une entreprise. L'échelle et la portée mondiale auront également leur importance.

En fin de compte, nous pensons que les entreprises et les actifs neutres en carbone, ou ceux qui sont sur une voie viable pour atteindre ce statut, profiteront d'une valorisation supérieure à celle de leurs pairs, car les investisseurs percevront le risque qui leur est associé comme plus faible. Cette situation, à son tour, aura le potentiel de générer des rendements élevés pour les investisseurs qui ont financé cette transition. Nous pouvons donc conclure qu'il s'agit là d'un investissement important, en particulier pour les entreprises qui visent à être du bon côté de l'histoire du climat, et donc à être concurrentielles dans le contexte d'une nouvelle économie durable.

Figure 4 : Émissions mondiales de CO<sub>2</sub> dans l'infrastructure énergétique

Plans actuels par rapport à l'objectif zéro émission nette d'ici 2050 (en Gt de CO<sub>2</sub>)

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Source : <em>World Energy Outlook 2020</em> et GIEC. Remarque : 2020e = valeurs estimées pour 2020 Gt – millard(s) de tonnes. Représente les émissions de tous les secteurs de l'énergie et processus industriels. Reflet de la voie actuelle.

Le passage au « zéro émission nette »

La transition vers le « zéro émission nette » signifie que les économies et les entreprises doivent prendre les mesures nécessaires pour neutraliser la quantité de GES7 produite par l'activité humaine; les changements dans l'agriculture, ainsi que dans l'utilisation des sols en général, seront également cruciaux. Cet objectif peut être atteint en combinant une réduction considérable des émissions de GES et l'adoption de méthodes permettant d'éliminer le dioxyde de carbone présent dans l'atmosphère (comme la plantation d'arbres ou l'extraction directe dans l'air). Cela signifie que les stratégies « zéro émission nette » n'exigent pas des émissions de GES nulles, mais plutôt que ces émissions soient compensées par une élimination équivalente du carbone (émissions négatives de GES).

L'élimination des émissions de carbone nettes d'ici 2050 est nécessaire pour atteindre l'objectif ultime de l'Accord de Paris : limiter l'augmentation mondiale de la température à bien en deçà de 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels au cours du siècle actuel (remarque : on estime qu'une hausse de 2 °C serait dix fois plus préjudiciable qu'une augmentation de 1,5 °C des températures). En atteignant cet objectif, le monde pourrait potentiellement réduire la gravité et la fréquence des conséquences les plus catastrophiques des changements climatiques, dont la liste comprend les canicules, les feux de forêt et l'augmentation du niveau des océans. Limiter les changements climatiques en atteignant des émissions nettes nulles contribuerait également à atténuer certaines conséquences économiques désastreuses, notamment le fait que certains actifs deviennent « échoués » ou ne sont plus viables avant la fin de leur vie économique8.

La réalité de la transition signifie que les actifs échoués constituent un risque réel. Pour de grandes entreprises du secteur de l'énergie, cela pourrait signifier que de vastes pans de leurs réserves de charbon, de pétrole et de gaz pourraient ne jamais être extraits et brûlés, tout en faisant l'objet de dépréciations importantes9.Une étude de 2015 sur les actifs échoués a révélé que 80 % des réserves mondiales connues de charbon, 33 % des réserves de pétrole et 50 % des réserves de gaz sont imbrûlables si l'on veut maintenir le réchauffement en deçà de 2 °C10.Les estimations récentes sont arrivées à des conclusions similaires. Cela pourrait représenter une perte d'actifs de 7 000 milliards de dollars à l'échelle mondiale.

À l'approche de la COP26, les gouvernements, les fournisseurs de capitaux et les entreprises elles-mêmes devront répondre à une question simple : « Quel est votre plan pour la transition vers le "zéro émission nette"? » Le processus par lequel ils répondront à cette question mettra en lumière les obstacles qu'ils devront surmonter en cours de route et indiquera au marché les secteurs dans lesquels des investissements sont nécessaires, qu'il s'agisse de technologies commerciales à grande échelle dans le domaine des énergies renouvelables classiques ou de technologies émergentes, mais essentielles, telles que l'hydrogène vert et le captage et le stockage du carbone. Bien que les gouvernements auront leur rôle à jouer, l'ampleur de la transition signifie qu'elle ne peut être financée que par les marchés privés, en particulier par des investisseurs ayant les capacités et l'expertise nécessaires pour exécuter les plans de transition requis, réaliser la construction de nouveaux projets et exploiter ces nouveaux actifs à faible émission de carbone à l'avenir (voir la figure 5).

Dans l'ensemble, nous pensons que les entreprises qui réussissent à gérer les risques associés à la transition finiront par avoir accès à des capitaux moins chers et plus abondants. Les retardataires, quant à eux, verront leur accès au capital se tarir éventuellement. C'est déjà le cas dans certains secteurs, et le processus s'accélérera à mesure que l'on prendra conscience des possibilités et des défis que nous offre la situation. Cet accès limité au capital, sans parler de l'évolution possible de leurs valorisations, incite fortement les entreprises à prendre au sérieux le passage au « zéro émission nette » et à commencer à agir dès maintenant.

Figure 5 : Cycle d'innovation et d'investissement pour atteindre l'objectif d'émission nette zéro

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Source : UKCOP26.ORG.

Les gouvernements et les grandes entreprises s'engagent de plus en plus envers le « zéro émission nette »

En réponse à l'appel à l'action climatique mondiale, les gouvernements ont commencé à traduire les engagements pris dans le cadre de l'Accord de Paris en cibles plus concrètes et en objectifs établis par la loi (voir figure 6). La Suède a, par exemple, adopté en juin 2017 une loi qui oblige légalement le pays à atteindre des émissions nettes nulles d'ici 2045.

L'Union européenne vise désormais des émissions nettes nulles d'ici 2050, tandis que le Royaume-Uni, la France et le Danemark ont déjà introduit cet objectif dans leur législation.

Figure 6 : La décarbonisation, un objectif mondial

En 2020, certains des gouvernements parmi les plus gros émetteurs de carbone ont adopté des plans et des objectifs climatiques ambitieux.

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Source : Climate Action Tracker (décembre 2020). Gouvernement du Royaume-Uni.

Des annonces récentes montrent la volonté d'un nombre croissant de gouvernements à atteindre l'objectif « zéro émission nette ». En 2020, le président chinois Xi Jinping a promis que la Chine serait carboneutre d'ici 2060. Il s'agit là d'un engagement important, car il implique des changements considérables dans le système énergétique chinois : comme 50 % de sa production actuelle d'énergie découle de l'utilisation du charbon, une transition mondiale vers des émissions nulles aurait été impossible sans la coopération de la deuxième plus grande économie mondiale. Également en 2020, le Japon et la Corée du Sud ont pris l'engagement de parvenir à un bilan neutre en carbone; leur objectif est d'atteindre le « zéro émission nette » d'ici 2050. En outre, sous la gouverne de leur nouveau président, les États-Unis, première puissance économique mondiale, ont rejoint l'Accord de Paris et s'engagent à mettre en place une économie fondée sur les énergies propres d'ici 2035.

Plus de 125 pays se sont maintenant engagés à atteindre l'objectif « zéro émission nette ».

Les entreprises ne demeurent pas en reste et jouent également un rôle actif dans la transition vers une économie « zéro émission nette ». Certaines des entreprises les plus influentes au monde fixent leurs propres cibles et objectifs de décarbonisation ambitieux. Elles sont aujourd'hui en voie de devenir de grands acheteurs d'énergie verte. Par exemple, Amazon s'est engagé à avoir des émissions de carbone annuelles neutres d'ici 2040 et devrait être en mesure d'alimenter ses activités entièrement à partir d'énergie renouvelable d'ici 202511.Au même moment, Microsoft a annoncé qu'elle serait carboneutre d'ici 2030 et que, d'ici 2050, l'entreprise supprimerait tout le carbone qu'elle a émis, directement ou par sa consommation électrique, depuis sa création en 197512.

Les fournisseurs de capitaux vont déjà de l'avant (voir la figure 7). Représentant plus de 5 000 milliards de dollars d'actifs sous gestion, les membres de la Net-Zero Asset Owner Alliance, convoquée par l'ONU, se sont engagés à rendre leurs portefeuilles neutres en carbone d'ici 205013.Les membres de cette alliance, qui ont uni leurs forces en septembre 2019, soutiendront également les initiatives proposées par l'initiative « Science Based Targets » et le Climate Action 100+, une organisation composée de 545 investisseurs internationaux responsables de plus de 52 000 milliards de dollars d'actifs sous gestion dans 33 marchés14.

Figure 7 : Augmentation rapide du soutien aux initiatives en faveur du climat

Nombre d'organismes d'appui

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Source : Task Force on Climate-related Financial Disclosures, <em>2020 Status Report</em>; Science Based Targets, <em>Companies Taking Action</em>, novembre 2020; Climate Action 100+, <em>2019 Progress Report</em>, 2019.

Enfin, une meilleure communication des informations prospectives jouera un rôle clé pour les investisseurs qui cherchent à prendre des décisions plus éclairées et plus efficaces sur la manière d'utiliser leurs capitaux. Le cadre du TCFD est la principale norme pour la communication d'informations sur les conséquences des changements climatiques; il fournit des orientations complètes pour l'évaluation des risques climatiques et des occasions. Aujourd'hui, près de 60 % des 100 plus grandes entreprises publiques du monde appuient les travaux du TCFD, établissent des rapports conformes à ses recommandations, ou les deux15.

La nouvelle législation accélérera ce processus. Prenons l'exemple du Royaume-Uni, qui a récemment annoncé de nouvelles règles qui obligeront certaines sociétés cotées à divulguer des informations prospectives conformément aux recommandations du TCFD; d'ici 2025, ces nouvelles règles rendront obligatoire la publication d'informations alignées sur les exigences du TCFD dans l'ensemble du pays. Entre-temps, l'UE incorpore la législation sur la divulgation climatique dans sa directive sur l'information non financière, et un certain nombre d'autres pays et compétences devraient suivre cette année. En outre, l'International Financial Reporting Standards Foundation (IFRS) a lancé une initiative de rapport sur la durabilité axée sur le climat et les travaux du TCFD, qui couvrirait potentiellement au moins 140 pays.

La transition vers une énergie propre est en cours

Les possibilités d'investissement offertes par la transition énergétique propre sont considérables. Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) estime que près de 3 000 milliards de dollars d'investissements annuels sont nécessaires pour limiter le réchauffement climatique à une hausse de 2 °C d'ici 2050, ou 3 500 milliards de dollars par an pour que le mercure grimpe au plus de 1,5 °C16.Goldman Sachs, quant à elle, voit une occasion d'investissement total pouvant atteindre 16 000 milliards de dollars d'ici 2030 dans un scénario qui serait conforme à l'ambition mondiale de contenir le réchauffement de la planète à 2 °C (voir figure 8)17.

Des plans de transition énergétique propre commencent à émerger. À titre d'exemple, Iberdrola, la compagnie d'énergie espagnole, a promis d'investir 75 milliards d'euros au cours des cinq prochaines années pour faire passer sa capacité d'énergie renouvelable de 32 GW en 2019 à 60 GW en 202518.De son côté, Enel SpA, un grand fournisseur italien, a annoncé qu'il dépenserait 70 milliards d'euros au cours des dix prochaines années pour augmenter sa capacité d'énergie renouvelable de 45 GW aujourd'hui à 120 GW d'ici 203019.Il est révélateur que deux des plus grandes entreprises de services publics au monde, qui sont toutes deux considérablement exposées aux énergies renouvelables, investissent davantage pour tirer parti de la transition vers l'énergie propre.

Il est également révélateur que les investisseurs récompensent ces entreprises renouvelables d'importance sur les marchés. NextEra Energy, une entreprise américaine basée en Floride et œuvrant dans le secteur de l'énergie, parfois appelée une « superpuissance de l'énergie propre »20, a désormais une capitalisation boursière de 160 milliards de dollars et, selon Bloomberg, négocie trente fois l'estimation des bénéfices prévue pour 2022 du côté de la vente21.Lorsqu'on considère que la capitalisation boursière de NextEra n'est pas trop éloignée de celle d'Exxon Mobil et de Chevron, deux titres qui se négocient autour de dix-sept fois l'estimation des bénéfices de 2022 du côté vendeur, il est clair que la perception des investisseurs en ce qui a trait aux entreprises pouvant être considérées comme des « géants de l'énergie » a évolué, de même que leurs préférences. Cela suggère que le marché alloue de la valeur aux actifs « zéro émission nette », ou qui sont sur le point de l'être, et les considèrent beaucoup moins risqués par rapport à leurs pairs (voir figure 9).

Figure 8 : Une occasion de 16 000 milliards de dollars

Investissements cumulés dans la transition vers les énergies propres jusqu'en 2030 ($US/t)

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Source : Agence internationale de l'énergie, WEO (2019), Service de recherche de placement international de Goldman Sachs.  VE – Véhicule électrique CUSC – Captage, utilisation et stockage du carbone. VEH – Véhicule électrique à hydrogèn

Figure 9 : Les faibles émetteurs de carbone négocient des primes de plus en plus élevées

(Total des émissions de GES de type 1 et 2/AFB) Multiples VE/BAIIA sur 12 mois (2010-2021), à l'exclusion des données financières.

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Source : Refinitiv, FactSet, Bloomberg, Service de recherche de placement international de Goldman Sachs. VE/BAIIA : Rapport entre la valeur de l'entreprise et le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements. Q – Quintile. Les émetteurs
L'énergie renouvelable devrait devenir la plus grande source d'électricité au monde d'ici 2025

Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les énergies renouvelables représenteront 95 % de l'augmentation nette de la capacité énergétique mondiale jusqu'en 202522.L'hydroélectricité est actuellement la plus grande source d'électricité renouvelable au monde. Cependant, sur le plan de la croissance, les trajectoires de l'éolien et du solaire se démarquent, puisque l'énergie solaire seule représentera 60 % de tous les ajouts de capacité renouvelables d'ici 2025, l'éolien en fournissant 30 % de plus23.

Le solaire et l'éolien terrestre sont déjà les moyens les moins coûteux d'ajouter de nouvelles capacités de production d'électricité dans la plupart des pays aujourd'hui (voir la figure 10). Ils peuvent être déployés à grande échelle et fournir des quantités importantes d'énergie, en plus d'être économiquement rationnels sans subventions gouvernementales. Ces facteurs engendrent des changements significatifs dans le bassin d'énergie mondial : « Les énergies renouvelables remplaceront le charbon pour devenir la plus grande source d'électricité au monde en 2025 », souligne le rapport de l'AIE (voir figure 11). « D'ici là, elles devraient fournir un tiers de l'électricité mondiale. » La part de l'hydroélectricité devrait demeurer stable à près de la moitié de l'électricité renouvelable produite dans le monde.

Figure 10 : L'éolien et le solaire sont les sources de production en gros les moins onéreuses

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Source : Bloomberg New Energy Finance.

Figure 11 : Génération d'électricité par voie technologique en 2025

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Source : Agence internationale de l'énergie.

Aux États-Unis, les politiques en matière d'électricité propre proposées par le président Joe Biden pourraient accélérer cette transition vers l'énergie propre, puisqu'elles conduiraient à un déploiement plus rapide des énergies éolienne et solaire. Peu de temps après son entrée en poste, le président Biden a pris des mesures pour affronter la crise climatique; les objectifs ambitieux qu'il a établis conduiront à une révolution « qui produira un secteur de l'énergie sans pollution carbone d'ici 2035 »24.Pour atteindre ces cibles, d'importants capitaux et un savoir-faire exceptionnel devront être consacrés aux réseaux électriques. L'objectif est de s'éloigner des sources d'électricité émettant du dioxyde de carbone et de se tourner vers des ressources renouvelables.

Le stockage d'énergie devrait accélérer l'accessibilité et l'utilisation d'énergie renouvelable 

L'éolien et le solaire sont, bien sûr, des sources d'énergie intermittentes. Pourtant, les exploitants de réseaux ont besoin de fiabilité pour éviter les coupures de courant. Les technologies de stockage de l'énergie seront donc essentielles pour garantir un approvisionnement constant en électricité (voir la figure 12). Dans le cas des énergies éolienne et solaire, les subventions gouvernementales ont stimulé les investissements, ce qui a permis de faire progresser la technologie et de développer la production à l'échelle mondiale, réduisant ainsi la courbe des coûts. Les avancées dans le domaine du stockage dans des batteries se sont distinguées pour deux raisons : le secteur privé prend principalement l'initiative et met l'accent sur l'électrification des transports, non pas nécessairement sur la stabilité du réseau électrique.

Figure 12 : Puissance de charge de base fiable nécessaire pour faire face à l'intermittence éolienne et solaire

Composition de la production quotidienne du California Independent System Operator (en MW)

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Source : California ISO.

Aujourd'hui, les batteries sont une technologie onéreuse; cependant, bien que le processus ait pris plus de temps que prévu, leur coût devient de plus en plus concurrentiel. Toutefois, on ne saurait trop insister sur l'importance des batteries, qui emmagasinent l'électricité sous forme d'énergie chimique. L'intégration de cette technologie de stockage de l'énergie favorisera la transition de la production d'électricité à partir du charbon vers les énergies renouvelables. Par exemple, Tesla et Neoen, une société française du secteur de l'énergie renouvelable, ont annoncé en novembre qu'elles s'associaient pour construire l'une des plus grandes batteries aux ions de lithium du monde à Geelong, au sud-ouest de Melbourne25.

À l'avenir, le stockage de l'énergie dans des batteries présentera un débouché commercial important. Toutefois, ce secteur favorisera ceux qui ont de l'expérience dans l'investissement dans les actifs d'énergie propre, la gestion du caractère intermittent de l'énergie renouvelable et l'exploitation des énergies renouvelables au fil de l'évolution de la pénétration de l'énergie propre sur les réseaux électriques.

Le savoir-faire opérationnel contribuera à stimuler la transformation des activités

Les possibilités de transformation des activités que présente la décarbonisation sont à la fois mondiales et détachées du secteur. Le besoin de nouveaux produits et de nouvelles solutions pour réduire les émissions de carbone crée une proposition commerciale convaincante pour les fournisseurs de capitaux privés – une proposition qui exerce une influence positive sur l'activité d'une entreprise, ce qui conduit à des résultats mesurables dans le monde réel. 

Le secteur de l'énergie est le plus gros émetteur de gaz à effet de serre. Ce secteur, qui couvre l'électricité, la production, le transport et les infrastructures, était responsable à lui seul de 73 % des émissions mondiales en 2017 (voir les figures 13 et 14)26.Il existe donc de nombreux moyens de favoriser le changement, comme les contrats d'achat d'énergie, et de nombreuses possibilités connexes, comme le stockage. De plus, il ne sera pas difficile de trouver des débouchés commerciaux, d'autant que les entreprises divulguent publiquement leurs objectifs en ce qui a trait au « zéro émission nette ». Toutefois, pour que la transformation soit aussi efficace que possible, nous estimons que pour devenir un partenaire potentiel des entreprises, il faudra posséder à la fois un savoir-faire opérationnel et une expertise en matière de production d'électricité.

Figure 13 : Part des émissions mondiales de gaz à effet de serre

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Source : Climate Watch et la World Resources Institute.

Figure 14 : La génération d'électricité est essentielle, mais tous les secteurs doivent réduire leurs émissions

Réductions des émissions de CO<sub>2</sub> nécessaires pour atteindre l'objectif de température de l'Accord de Paris

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Source : Agence internationale de l'énergie (2020), <em>World Energy Outlook 2020</em>, IEA, Paris et GIEC.

Prenons l'exemple d'une société pétrolière et gazière typique. Outre le coût du financement de sa transition, l'entreprise devra envisager d'acheter des systèmes de capture du carbone, de supprimer les émissions de carbone de l'atmosphère et d'investir dans l'infrastructure nécessaire pour ce faire.

Elle devra également se procurer de l'électricité renouvelable pour alimenter ses activités, et déterminer si elle doit aller sur le marché et se procurer des crédits de compensation carbone. Toutes ces exigences opérationnelles sont hautement complexes.

Il importe par contre de noter que les entreprises qui ne font pas partie du secteur de l'énergie auront elles aussi besoin d'aide pour atteindre l'objectif « zéro émission nette ». Par exemple, le secteur mondial de l'acier est responsable de 8 % des émissions contribuant au changement climatique27.Pour atteindre les objectifs minimaux de l'Accord de Paris, l'industrie sidérurgique devra réduire ses émissions d'au moins 50 % d'ici 2050. La production d'acier est difficile à décarboniser, mais elle constitue un élément essentiel d'une économie mondiale saine. Selon une étude récente de McKinsey, on estime qu'environ 14 % de la valeur potentielle de l'industrie est menacée si elle ne réduit pas son incidence sur l'environnement28.

L'innovation jouera un rôle important dans la décarbonisation de la production d'acier. Les solutions possibles comprennent l'acier « vert » à base d'hydrogène. Les entreprises cherchent aujourd'hui à s'associer à des sociétés ayant une expérience d'exploitation industrielle et disposant du capital, de la portée et du savoir-faire opérationnel nécessaires pour financer de nouveaux projets afin de soutenir de telles innovations. 

Le capital privé peut également aider à accélérer la transition dans de nombreux secteurs au cœur de l'économie mondiale : l'énergie, les services publics, l'acier, le ciment, etc. Bref, les entreprises qui n'ont ni le capital ni le savoir-faire opérationnel pour mener à bien cette transformation par elles-mêmes auront besoin d'une aide extérieure. En outre, un certain nombre d'entre elles ont maintenant des bilans surendettés en raison de la situation causée par la pandémie de COVID-19.

Simultanément, la pression s'accroît, car de plus en plus d'investisseurs demandent aux entreprises de présenter des plans de transition crédibles. Climate Action 100+ a récemment exigé que 161 entreprises, dont les plus grands émetteurs, publient des stratégies sur la manière dont elles réduiront leurs émissions de 45 % d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2010, afin d'atteindre leurs objectifs « zéro émission nette ».

La transition vers le « zéro émission nette » prendra différents visages en fonction du secteur et de la mise en œuvre, obligeant les entreprises à rechercher un partenaire avec une solide compréhension des technologies et de l'efficience opérationnelle nécessaires pour décarboniser divers secteurs.

Conclusion

La durabilité jouera un rôle important dans la croissance des économies après la pandémie. Les gouvernements annoncent déjà qu'une importante portion des dépenses fiscales sera consacrée aux objectifs dans ce domaine. Le capital privé jouera un rôle décisif dans le financement des investissements annuels de plus de 3 000 milliards de dollars requis pour les 30 prochaines années29.

La position des entreprises dans l'histoire du climat, pour le meilleur et pour le pire, deviendra bientôt de plus en plus claire. Les entreprises les plus lentes à adapter leurs activités risquent d'être abandonnées, avec une diminution des valorisations et de l'accès au capital. Par conséquent, l'occasion de créer une réelle valeur, en aidant les entreprises à passer de leur situation actuelle à celle où elles doivent être, est énorme.

Pour réussir, les transitions énergétiques et commerciales nécessiteront des contributions importantes de la part d'investisseurs possédant à la fois un savoir-faire opérationnel et une connaissance approfondie de l'électrification et des technologies relatives aux énergies propres. Nous pensons que ce soutien peut jouer un rôle décisif dans l'avenir.

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Glossaire
  • Additionnalité – Lorsqu'un investissement augmente la quantité ou la qualité de la production d'une entreprise au-delà de ce qui se serait produit autrement.
  • COP 26 – Conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui se tiendra à Glasgow en novembre 2021 et dans le cadre de laquelle les pays devront présenter leurs plans individuels pour atteindre l'objectif de l'Accord de Paris.
  • Décarbonisation – Le processus de réduction de la quantité de GES produite par l'activité humaine.
  • Investissement à retombées sociales – Investissement ayant pour double objectif de générer à la fois des rendements financiers et d'avoir des conséquences sociales et environnementales positives et mesurables.
  • Zéro émission nette – Un objectif, pour un pays ou une entreprise, visant à neutraliser complètement la quantité de gaz à effet de serre (GES) produite par l'activité humaine. Il peut être atteint en combinant une réduction considérable des émissions de GES et l'adoption de méthodes permettant d'éliminer ou d'absorber le dioxyde de carbone présent dans l'atmosphère (par exemple, en plantant des arbres ou en le capturant directement dans l'air). Remarque : Une stratégie « zéro émission nette » n'exige pas que les émissions de GES soient nulles, mais plutôt qu'elles soient compensées par une élimination équivalente du carbone (émissions négatives de GES), d'où le « nette ».
  • Harmonisée à l'Accord de Paris – Une stratégie commerciale, économique ou d'investissement conforme aux objectifs de l'Accord de Paris. Par conséquent, un objectif compatible avec le maintien d'une hausse de la température bien inférieure à 2 °C, voire à 1,5 °C.
  • Objectifs fondés sur des données scientifiques – Objectifs qui fournissent aux entreprises une voie clairement définie pour réduire les émissions de GES, contribuant ainsi à prévenir les pires conséquences du changement climatique et à assurer la croissance future des entreprises. Les cibles sont considérées comme « fondées sur des données scientifiques » si elles sont conformes à ce que la science du climat juge nécessaire pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris, en limitant le réchauffement planétaire en deçà de 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels et en poursuivant les efforts pour le limiter à 1,5 °C.
  • Actifs échoués – Actifs qui ne sont plus en mesure d'offrir un rendement économique en raison des changements associés à la transition énergétique.
  • Objectifs de développement durable (ODD) de l'ONU – Ensemble de 17 objectifs convenus et adoptés en 2016 par 193 pays. Ces objectifs couvrent les questions économiques, sociales et environnementales et fixent des cibles précises à atteindre d'ici 2030 dans ces domaines d'intérêt. De nombreux investisseurs durables et à retombées sociales font référence aux ODD de l'ONU et peuvent indiquer comment leurs stratégies ou investissements individuels s'harmonisent à un ODD de l'ONU en particulier ou contribuent à sa réalisation.

Notes de fin :
1. SBTi.
2. TCFD, «2020 Status Report», octobre 2020.
3. Agence internationale de l'énergie, «World Energy Outlook 2020», et Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), «Global warming of 1.5°C», 2019.
4. Greenhouse Gas Protocol (https://ghgprotocol.org/sites/default/files/standards_supporting/FAQ.pdf) et Comité directeur et groupe de travail sur les changements climatiques et les finances du G30, «Mainstreaming the Transition to a Net-Zero Economy», octobre 2020.
5.Financial Times, «Boris Johnson: Now is the time to plan our green recovery», 17 novembre 2020.
6.Comité directeur et groupe de travail sur les changements climatiques et les finances du G30, «Mainstreaming the Transition to a Net-Zero Economy», octobre 2020.
7.Les GES sont des gaz présents dans l'atmosphère qui absorbent la chaleur, maintenant ainsi l'atmosphère de la planète plus chaude qu'elle ne le serait autrement. Le dioxyde de carbone (CO2) est le GES le plus communément émis par les activités humaines, sur les plans de quantité rejetée et des répercussions totales sur le réchauffement climatique. Source : Ecometrica.
8.Autrement dit, les actifs échoués sont ceux qui s'avèrent avoir moins de valeur que prévu en raison des changements associés à la transition énergétique. Le concept d'actifs échoués a été interprété comme englobant une série de facteurs différents, notamment : 1) le blocage économique dû à un changement des coûts ou prix relatifs, 2) le blocage physique dû à la distance, l'inondation ou la sécheresse, et 3) le blocage réglementaire dû à un changement de politique ou de législation. Source : Carbon Tracker Initiative, «Stranded Assets», 23 août 2017.
9. Financial Times,«Lex in depth: the $900bn cost of ‘stranded energy assets’», 4 février 2020.
10. Nature, «The geographical distribution of fossil fuels unused when limiting global warming to 2 °C», Christophe McGlade et Paul Ekins, 7 janvier 2015.
11. Amazon Durabilité.
12.Microsoft, «Microsoft will be carbon negative by 2030», 16 janvier 2020.
13. Principles for Responsible Investment, «Institutional investors transitioning their portfolios to net zero GHG emissions by 2050».
14. https://www.climateaction100.org/whos-involved/investors/.
15.Forbes, «The World’s Largest Public Companies», 13 mai 2020, et Task Force on Climate-related Financial Disclosures, «2020 Status Report», octobre 2020.
16.Business School Centre for Climate Finance & Investment de l'Imperial College, «Transition Finance: Managing Funding to Carbon-Intensive Firms», 17 septembre 2020.
17. Service de recherche Goldman Sachs Research, «Carbonomics: 10 Key Themes From the Inaugural Conference», 16 novembre 2020.
18. Iberdrola, «Iberdrola pledges €75 billion to capitalise on energy transition», 5 novembre 2020. 
19. S&P Global Market Intelligence, «Enel to invest €160B to protect ‘renewables supermajor’ status», 24 novembre 2020.
20. Bloomberg, «The New Energy Giants are Renewable Companies», 30 novembre 2020.
21. En date du 20 janvier 2021.
22. IEA, «Renewables 2020», novembre 2020.
23. IEA, «Renewables 2020», novembre 2020.
24. La Maison-Blanche, «Fact Sheet: President Biden Takes Executive Actions to Tackle the Climate Crisis at Home and Abroad, Create Jobs, and Restore Scientific Integrity Across Federal Government», 27 janvier 2021.
25. Financial Times, «Tesla and French energy group to build new Australia mega battery», 4 novembre 2020.
26. World Resources Institute, «This Interactive Chart Shows Changes in the World's Top 10 Emitters», 10 décembre 2020.
27. World Steel Organization; McKinsey, «Decarbonization Challenge for Steel», 30 juin 2020.
28. McKinsey. Étude portant sur 20 sidérurgistes mondiaux. La valeur à risque moyenne pondérée de l'échantillon est de 14 % de la valeur actuelle nette dans le cadre d'un scénario de 2 °C, où les prix mondiaux du carbone atteignent 100 USD par tonne de dioxyde de carbone. Les résultats varient de 2 % à 30 % pour les entreprises individuelles.
29. Business School Centre for Climate Finance & Investment de l'Imperial College, «Transition Finance: Managing Funding to Carbon-Intensive Firms», 17 septembre 2020.

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